La vérité sur l’affaire Harry Quebert est un roman policier primé (prix Goncourt des lycéens 2012 et Grand Prix du roman de l’académie française) écrit par Joël Dicker en 2012.
Résumé
Marcus Goldman est un jeune auteur au succès flamboyant. Mais dès lors qu’il doit écrire son deuxième roman (il est sous contrat), il réalise petit à petit qu’il n’y arrive pas. Au seuil du désespoir, il fait appel à son mentor et seul ami, Harry Quebert qui, s’il ne lui permet pas vraiment de se remettre à écrire, lui fait encore une fois la preuve de son indéfectible amitié. C’est durant un petit séjour chez le vieil homme (qui vise à l’aider dans sa quête d’écriture) que Marcus apprend pour la première fois l’existence de Nola Kellergan, unique amour de son ancien professeur. Le hic, c’est que la jeune fille a disparu il y a de cela 33 ans, et qu’elle avait 15 ans (Harry en ayant 34 à l’époque). Refoulant ces informations dans un coin de sa tête, l’écrivain est bien obligé d’y faire face le jour où la police retrouve le corps de l’adolescente enterré dans le jardin de Harry Quebert qui est alors accusé de meurtre (et plus si affinité). Marcus Goldman décide alors de mener sa propre enquête pour découvrir la vérité.
Une intrigue prenante à rebondissement (trop?)
Le roman est bien ficelé et s’articule autour de différents passages aux narrateurs et époques différents. C’est vrai que dès qu’on en sait un peu sur l’histoire, on a envie de savoir la suite, de comprendre ce qui c’est passé, de savoir qui est coupable. On commence alors à imaginer des solutions, en se basant sur les indices que laisse l’auteur et les personnages. C’est un bon roman policier qu’on a du mal à lâcher. Bon, j’ai une petite réserve sur ces rebondissements toujours plus incroyables qui ont fini par me laisser un peu déçue (genre comme un soufflé qui gonfle, gonfle, et puis flop, en fait non).
Mise en abîme
- L’auteur de La vérité sur l’affaire Harry Quebert, Joël Dicker, est un jeune auteur talentueux et c’est son second roman.
- Le narrateur de La vérité sur l’affaire Harry Quebert, Marcus Goldman, est un jeune auteur au succès foudroyant qui tente d’écrire son second roman.
- Harry Quebert, qui est le mentor de Marcus Goldman a vécu son histoire d’amour prohibée alors qu’il écrivait son second roman Les origines du mal (qui a connu un succès incroyable).
Donc on lit une œuvre écrite par un gars (dont c’est le deuxième roman) qui parle d’un gars qui doit écrire son second livre sur un mec dont le deuxième livre à été un succès planétaire. Bref on s’y perd, mais c’est vraiment sympa et ça participe à troubler un peu notre perception de la réalité.
Les personnages sont en cartons
Par contre, ce qui m’a fait ressortir du livre, c’est le manque de sentiments. C’est vrai qu’on panique un peu avec Marcus au début du livre quand il n’arrive plus à écrire et qu’on est touché par l’histoire d’amour de Harry et Nola. Mais on approfondit pas vraiment nos rapports aux personnages et on ne vit que rarement les situations avec eux, malgré le « je » du narrateur qui aurait dû nous rendre intimes. On à l’impression qu’ils ne sont qu’en carton et sans vrai caractère. En fait, on dirait qu’ils n’existent pas en dehors de nous, lecteur. J’ai cru assister du fond de la salle à une représentation de théâtre, dans laquelle les personnages ont des traits exagérés et caricaturaux pour bien qu’on comprenne. Les hommes sont en majorité violents et colériques, et les femmes sont des amoureuses transies qui pleurent tout le temps. Et le pire, c’est que le héro, dont on peut lire les pensées quand même, ne semble jamais s’en offusquer ou réagir, ce qui rend le tout étrange et un peu fade.

Conclusion
Voila un livre très divertissant et qui se lit avec plaisir et même envie (de comprendre les évènements). Par contre, ce n’est pas un roman qui fait frisonner pour de bon ou rêver le jour.
L’avez-vous lu ? Si oui, avez-vous été comme moi incapable de ressentir une réelle empathie pour les personnages ?